dimanche 20 octobre 2013

Une Histoire d’Amitié

Une très belle histoire d'amitié, qui doit donner à réfléchir, à méditer sur le sens que l'on donne à ce si joli mot.
Je ne sais pas qui est l’auteur de cette belle histoire, si vous le savez, n’hésitez pas à me le communiquer

C'est l'histoire de deux amis qui marchaient dans le désert.
 A un moment, ils se disputèrent et l'un des deux donna une gifle à l'autre. Ce dernier, endolori mais sans rien dire, écrivit dans le sable :
"AUJOURD'HUI MON MEILLEUR AMI M'A DONNE UNE GIFLE."
Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent un oasis, dans lequel ils décidèrent de se baigner. Mais celui qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva.
Quand il se fut repris, il écrivit sur une pierre:
"AUJOURD'HUI MON MEILLEUR AMI M'A SAUVE LA VIE.
Celui qui avait donné la gifle et avait sauvé son ami lui demanda :
"Quand je t'ai blessé tu as écrit sur le sable, et maintenant tu as écrit sur la pierre.
Pourquoi?"
L'autre ami répondit :
"Quand quelqu'un nous blesse, nous devons l'écrire dans le sable, où les vents du pardon peuvent l'effacer. Mais quand quelqu'un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver dans la pierre, où aucun vent ne peut l'effacer."


Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre

jeudi 3 octobre 2013

Sagesse Indienne Narada et la Foi des Autres

Il était une fois, en Inde, Narada, le grand mystique indien qui était en route vers Dieu.
Il marchait dans la forêt en jouant de la vîna, lorsqu'il aperçut un vieil ascète assis sous un arbre.
Le vieillard lui dit :
- "Je t'en prie, pose une question à Dieu pour moi. Depuis trois vies, je fais tout ce qui est en mon pouvoir, que faut-il de plus ? Quand donc serai-je libéré ?"
Narada acquiesça et s'éloigna en riant.
Un peu plus loin, il vit un jeune homme en train de danser et de chanter.
Narada le taquina :
- "Aimerais-tu toi aussi poser une question à Dieu ?"
Le jeune homme continua à danser comme s'il n'avait pas entendu.

Quelques jours plus tard, Narada revint vers eux.
Au vieil homme, il annonça que Dieu lui imposait trois vies supplémentaires.
Pris de rage, l'ascète jeta son chapelet et ses saintes écritures par terre :
- "C'est inadmissible ! C'est injuste ! Encore trois vies !"
Narada se tourna ensuite vers le jeune homme qui dansait comme à l'accoutumée :
- "Bien que tu ne m'aies chargé d'aucune mission, je me suis permis d'interroger Dieu. Vu la réaction de l'ascète, j'hésite un peu à te révéler ce que j'ai appris."
Comme le danseur ne lui prêtait aucune attention, Narada poursuivit :
- "Dieu m'a demandé de te dire que tes vies à venir sont aussi nombreuses que les feuilles de l'arbre sous lequel tu danses pour le moment."

Le jeune homme se mit à tournoyer extatiquement avant de répondre :
- "Pas plus que cela ? Il y a tant d'arbres dans le monde et une telle multitude de feuilles, celles d'un seul arbre suffisent donc pour compter le temps qu'il me reste à traverser ? La prochaine fois que tu verras Dieu, remercie-Le pour moi !"
Ainsi, le jeune homme fut délivré sur-le-champ des ténèbres de l'inconscience.
Ainsi se termine cette histoire.
Alors ?
Alors, quand la foi est totale, le temps n'a plus de raison d'être. En revanche, si vous n'avez pas confiance, trois vies seront de loin très insuffisantes.

mardi 1 octobre 2013

Conte norvégien Pierre le Paresseux et le Roi des Trolls

Adapté du folklore norvégien
Le personnage central, vagabond et fanfaron, apparait dans de nombreux contes norvégiens. L’écrivain Henrik Ibsen en a fait le héros de sa pièce Peer Gynt (1876) qui fut mis en musique par Edvard Grieg. Une des scènes de ce drame raconte la descente de Peer Gynt, attiré par les richesses et les honneurs que lui vaudra son mariage avec la princesse Troll, dans le monde souterrain. Mais, pour accéder à tout cela, il doit renoncer à sa condition d’homme. Il réalise alors que ces prétendus honneurs le conduisent à la déchéance et il s’enfuit. Il passera sa vie à courir le monde et ne retrouvera celle qu’il aime qu’après bien des aventures

Pierre le paresseux portait bien son nom. Il ne pensait qu’à vagabonder dans la montagne, à dormir au bord des torrents ou à boire à l’auberge avec des chenapans de son espèce. Et, depuis la mort de son père, sa pauvre mère s’épuisait à travailler seule les champs.
Dès que Pierre rentrait à la maison, elle essayait de lui faire entendre raison.
-Tu ne pourras pas vagabonder toute ta vie ! lui disait-elle. Il est temps que tu te maries et que tu travailles. Répare au moins le toit de la maison, il va bientôt me tomber sur la tête !
-Je ne suis pas fait pour être paysan ou charpentier, répondait Pierre. Un jour, j’épouserai une princesse, je vivrai dans un beau château et j’aurai des tas de serviteurs !
Alors la pauvre femme haussait les épaules et se taisait. 
Un soir, Pierre décida d’aller au bal mais il ne prit pas la peine de se laver ni de changer de vêtements. Quand les jeunes filles le virent arriver, crasseux, mal peigné et les vêtements crottés, aucune d’elles ne voulut dans er avec lui. Il resta donc tout seul et se mit à bouder dans un coin. Tout à coup, il vit entrer la jolie Sueva et ses parents. Aussitôt il bondit devant elle, l’invita, et sans même attendre sa réponse, il l’entraîna au milieu des danseurs. Sueva était si douce et si gentille qu’elle ne se fâcha pas de ces vilaines manières. Il faut dire aussi que Pierre était plutôt joli garçon... mais la mère de Sueva connaissait sa réputation de paresseux et fut très fâchée de voir sa fille danser avec lui. Elle lui fit signe de revenir auprès d’elle.
-Pierre, laisse-moi, ma mère m’appelle, dit Sueva à l’oreille de son cavalier.
Pour toute réponse, il la serra plus fort. Elle insista :
-Je t’en prie, ne me retiens pas.
-Si ! Moi je veux danser avec toi !
Tout le monde riait de les voir se disputer. Elle parvint enfin à se dégager et s’en alla en pleurant.
Furieux d’être délaissé par sa cavalière, Pierre partit dans la montagne. C’était la pleine lune et on y voyait presque comme en plein jour, bien qu’il fût près de minuit. Tout à coup, il se rendit compte que quelqu’un marchait près de lui. Il s’arrêta, le cœur battant, et vit que c’était simplement une jeune fille. Mais il la trouva bien étrange, avec son long nez qui balançait de-ci, de-là, comme la trompe d’un éléphant.
-De quel village êtes-vous ? demanda-t-il
-Mais je ne viens pas d’un village, dit-elle. Je suis la fille du roi Baboro.
Il comprit alors qu’elle appartenait au peuple des Trolls et ne put s’empêcher de frissonner. Puis il se dit que c’était l’occasion rêvée de fréquenter une princesse... mais est-ce qu’une princesse accepterait de se marier avec un simple paysan ?
Alors il répondit effrontément :
-Moi, je suis le prince Pierre, fils de la reine Mathilda. Je me promène dans le pays pour voir comment vivent mes sujets. Et vous, princesse, que faites-vous dans la montagne à cette heure ?
-Je suis sortie me rafraîchir un peu, dit-elle. Il fait si chaud dans la salle de bal du palais !
-Tiens, vous aussi vous avez bal ce soir ? dit Pierre. Mais où est votre palais ?
-Venez, prince Pierre, je vais vous le montrer. Je vous invite au grand bal des Trolls.
Pierre était paresseux mais il n’avait pas froid aux yeux. Sans hésiter, il suivit la princesse Troll jusqu’à un sentier qui s’enfonçait au cœur de la montagne et conduisait à une immense caverne. Le sol grouillait de Trolls qui dansaient tandis que d’autres mangeaient et buvaient à une grande table présidée par le roi Baboro.
L’arrivée de Pierre fut très remarquée  et les demoiselles Trolls se mirent à couiner et à glousser en le voyant. D’abord Pierre se rengorgea et prit un air avantageux, mais il se sentit vite mal à l’aise en les entendant parler !
-Je voudrais lui croquer les fesses ! disait l’une
-Non, laissez-le-moi, protestait une autre, je vais le couper en morceaux et le faire griller.
-Vous êtes bien assez grosses comme ça, disait une autre. Moi aussi, je veux y goûter.
Mais les Trolls se pressaient autour de Pierre en sautillant de joie et en se léchant les babines.
Heureusement, la princesse alla parler à son père et celui-ci frappa dans ses mains.
-Silence, cria-t-il. Et il ajouta en s’adressant à Pierre : ainsi donc, tu es prince ?
Oui, je suis le prince Pierre, fils de la reine Mathilda.
-Parfait, parfait, marmotta le roi. Et tu veux épouser ma fille ?
-Heu... je... je n’y avais pas pensé, mais puisque vous me le proposez, j’accepte sa main et votre royaume comme dot.
-Holà, pas si vite ! protesta le roi, tu auras mon royaume après ma morte. D’abord, il faut que tu supportes des épreuves. Mais ne t’inquiète pas, si tu n’es pas digne d’être mon gendre... tu seras toujours digne d’être mangé !
A ces mots, une tempête de cris, de rires et de trépignements se déchaîna parmi les Trolls.
-Les épreuves ! Commençons les épreuves ! criaient des centaines de bouches aux dents pointues.
Pour devenir roi, Pierre était prêt à tous les sacrifices. Il déclara fièrement :
-Je réussirai les épreuves !
-Tout d’abord, reprit le roi, il faut que tu portes une queue comme nous. C’est un signe de noblesse.
Un Troll alla chercher la queue de la vache servie au banquet, et l’attacha au derrière de Pierre. Il se mit à remuer en cadence le bas du dos pour faire voltiger fièrement l’insigne de sa noblesse. Les cris de joie et les trépignements se déchaînèrent.
« Mon peuple m’acclame déjà ! » pensa Pierre.
-Maintenant, dit le roi quand le silence se fut rétabli, tu vas manger et boire avec moi.
Deux Trolls apportèrent des plats et des coupes. Le roi se pencha pour humer d’un air gourmand l’odeur de pourriture et d’excréments qui s’en dégageait. Il tendit une coupe à Pierre en disant :
-Ce sont des spécialités de mon royaume...de ton futur royaume !
Mais l’odeur était si repoussante que Pierre refusa énergiquement.
Aussitôt les Trolls se rapprochèrent. En voyant leurs babines retroussées sur les dents pointues, Pierre s’empara de la coupe, se pinça le nez et avala le liquide sans respirer.
-Hourra ! vive le Prince Pierre !
Et dans le tintamarre, personne ne prit garde que Pierre se retournait pour vomir ce qu’il venait d’avaler.
-Parfait, di le roi, continue à te régaler pendant le spectacle.
Les Trolls se massèrent sur les côtés de la caverne tandis que des musiciens et des danseuses prenaient place au centre. Imaginez trente chats, la queue pincée dans des pièges à souris, et vous aurez une idée de la musique. Imaginez trente éléphants qui sautillent et dix cochons qui se tortillent, vous aurez une idée des danseuses.
Les Trolls poussaient des soupirs et s’essuyaient les yeux cat ils étaient très émus par le spectacle. Mais Pierre se tordait de rire. Quand le roi s’en aperçut, il frémit d’indignation. En frappant dans ses mains il arrêta le spectacle, se leva et, s’adressant à Pierre, il dit d’un air solennel :
-Je vois que malheureusement, tu n’es pas sensible à la musique et à la danse, pas plus qu’aux fines nourritures. Hélas ! à quoi te servent tes yeux, tes oreilles et ta langue ? Heureusement, j’ai pour toi beaucoup d’affection et je vais te le prouver : je vais t’arracher les yeux et la langue. Ainsi, tu pourras demeurer parmi nous sans problème.
Pierre se leva à son tour, épouvanté et commença à recule vers la sortie. Il cria au roi :
-Mais arrêtez ! Je ne veux pas être aveugle et muet, je ne veux pas rester avec vous ! D’ailleurs, je ne suis pas prince. J’ai menti, j’ai tout inventé.
Les Trolls se rapprochaient dangereusement, alors, il se mit à courir vers la sortie, de toutes ses forces. La horde des Trolls se jeta sur ses traces en hurlant.
La tête en feu, la poitrine prête à éclater, Pierre courait le long du chemin qui montait vers la sortie. Enfin il aperçut au loin une lueur : la liberté, la vie !
Mais déjà les Trolls s’accrochaient à ses vêtements et commençaient à les déchirer à coups de griffes et de dents. A quelques pas de la sortie, il s’effondra épuisé, et la meute hurlante le recouvrit.
« Cette fois, tout est perdu », pensa Pierre.
Alors dans le silence de la nuit, s’éleva le ton grave d’une cloche. Aussitôt, les Trolls se bouchèrent les oreilles en gémissant er refluèrent vers l’intérieur de la montagne. En quelques secondes ils avaient tous disparus et Pierre resta seul, hébété, meurtri, mais vivant. Sans attendre, il descendit vers la vallée, vers la cloche qui sonnait toujours. Arrivé au village, il alla droit à l’église.
-Je veux savoir qui sonne les cloches en pleine nuit, il ne l’a sans doute pas fait exprès mais il m’a sauvé la vie.
Dès qu’il entra dans l’église, le sonneur de cloches se jeta dans ses bras : c’était Sueva. Elle lui dit :
-Je t’ai vu partir dans la montagne. Alors, j’ai attendu. Comme tu ne revenais pas, j’ai pensé aux Trolls, j’ai eu peur pour toi et j’ai sonné les cloches pour les effrayer
-Et tu as parfaitement réussi, répondit Pierre. Si tu savais comme j’ai eu peur ! Je crois que ça m’a guéri de l’envie de vagabonder dans la montagne... Figure-toi que j’ai failli devenir le prince des Trolls, mais à partir d’aujourd’hui, je n’aurai pas d’autre princesse que toi.

Quelques jours plus tard, Pierre épousa Sueva. Pour qu’elle vienne habiter chez lui, il répara le toit de la maison et se mit à travailler dur. Il resta toute sa vie un simple paysan, mais cela ne l’empêcha pas d’être heureux... comme un roi !